Entrer dans le Fort Teremba, c’est plonger directement dans le passé colonial de la Nouvelle-Calédonie. Construit à Moindou en 1871, ce monument historique a été le témoin de chaque étape du bagne et des révoltes Kanak. La visite de ce site restauré avec sa guillotine, sa prison et son musée est donc chargée en émotion. D’autant plus lors de son célèbre spectacle Son et Lumière !
Teremba voit le jour en 1871, au sommet d’un plateau qui domine la mer. Pour son fondateur, le gouverneur Gaultier de la Richerie, cet établissement est voué à devenir le centre pénitentiaire et administratif du vaste territoire d’Uaraï qui s’étend sur La Foa-Farino-Moindou.Le besoin grandissant de terre pour y installer les bagnards les plus méritants est à l’origine, en juin 1878, du déclenchement de l’insurrection kanak menée par le chef Ataï. Elle aura, entre autres conséquence l’édification du fort militaire que nous pouvons voir aujourd’hui. A partir de 1890 l’établissement entre dans une phase de déclin, jusqu’à sa vente aux enchères en 1919.
C’est en 1984 que l’association Marguerite décide de sauver de l’oubli ce haut lieu de l’histoire calédonienne. Elle obtient, en 1989, son rachat par la commune de Moindou et son classement comme Monument Historique, par la province Sud. Aujourd’hui le site, qui s’étend sur 11 hectares, fait l’objet d’un ambitieux programme de réhabilitation, porté par les collectivités. Le Centre d’interprétation de Teremba est également un lieu d’accueil pour les élèves des classes patrimoines qui découvrent, ici, une page importante de l’histoire du pays. Enfin, 180 figurants bénévoles font revivre, chaque année, cet ancien pénitencier, le temps d’un spectacle Son et Lumière unique sur le Territoire.